Un cas de fièvre de Lassa confirmé en Île-de-France

Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a été informé le 1er mai 2024 d’un cas confirmé de fièvre de Lassa. Le patient, un militaire revenant de l’étranger (le pays n'a pas été précisé), a été hospitalisé en Ile-de-France. Son état de santé n’inspire pas d’inquiétude.

Une enquête épidémiologique approfondie est en cours pour déterminer les personnes qui auraient été en contact à risque avec le patient.

Les personnes contact à risque ont été contactées, par les autorités sanitaires pour leur indiquer la conduite à tenir. Il leur est notamment demandé, en cas d’apparition de symptômes dont la fièvre, de s’isoler et de prendre contact avec le médecin en charge de leur suivi. Il convient de surveiller l’apparition de symptômes pendant 21 jours après le dernier contact à risque.

Rappels sur la fièvre de Lassa :

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis.

Le virus se transmet à l'homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d'homme à homme par contact direct avec le sang, l'urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d'une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d'air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d'analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le risque pour le voyageur est extrêmement faible.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

Aucun vaccin n'est actuellement disponible. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul antiviral, la ribavirine, qui doit être administré très tôt après l'apparition des symptômes et dont l'efficacité reste peu démontrée.

Source : Ministère du Travail de la Santé et des Solidarités

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